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Fin d'été, portefeuille européen.

Une baignade à Asnières de Georges Seurat

 Depuis le début de l'année, le portefeuille avec +9% fait moins bien que son indice de référence +15,3% soit une sous-performance de -6,3%.

Ce qui est surtout dû à la surpondération des valeurs françaises ; la sous-performance de la Bourse française en raison de la crise politique n'est pas près de se résorber.

A la sous-performance de BE Semiconductor Industries NV qui est la plus grosse valeur du portefeuille qui a baissé par sympathie pour son compatriote ASML et l'IA, de Ferrari la 3è position la plus importante lié au secteur du luxe et de l'automobile, d' Invibes Advertising impacté par la crise française, ou encore de Anheuser-Busch InBev

Depuis l'arrivée de Trump au pouvoir, les marchés européens ont connu une évolution notable, influencée par divers facteurs macroéconomiques et géopolitiques. Cela témoigne d'une certaine résilience malgré les incertitudes.

La situation en Ukraine et les relations commerciales avec les États-Unis restent un défi, notamment en raison des politiques protectionnistes et interventionnistes de Trump, ainsi que de ses tarifs douaniers.

Cependant, l'impact direct sur l'économie européenne est limité, car les exportations vers les États-Unis ne représentent qu'une faible part du PIB européen.

Les menaces tarifaires de l'administration Trump ont incité l'Union européenne à renforcer son autonomie économique et militaire.

La progression des Bourses européennes témoigne d'un regain d'intérêt des investisseurs pour les actions européennes, perçues comme sous-évaluées par rapport à leurs homologues américaines. Une partie de l'argent qui quitte les bourses américaines se dirige vers l'Europe.

On observe également un regain d’intérêt pour les petites et moyennes capitalisations, moins pour les grandes.



Actualité du portefeuille

Mouvements

Fusion de CMB.TECH avec Golden Ocean

La fusion de Cmb.Tech avec Golden Ocean est effective depuis le 20 août avec une flotte de 251 navires pour une valeur de plus de 11 milliards de dollars. 

Après la fusion, CMB pourrait vendre des navires non essentiels et les plus anciens, notamment des Kamsarmax et des Panamax, pour une valeur de plus d'un milliard de dollars. Cette opération pourrait permettre d'alléger certains des engagements d'investissement de l'entreprise, mais aussi d'ouvrir la voie au paiement de dividendes et au rachat d'actions.

CMB.Tech pourrait également envisager de se séparer de sa flotte de navires de transfert d'équipage.


Prosus NV commence à vendre sa participation de 4 milliards de dollars dans la société chinoise Meituan. après que le livreur chinois de repas a annoncé son intention d'étendre ses activités sur plusieurs marchés où Prosus est présent, comme le Brésil.


- Applied Materials a annoncé une prise de participation de 9 % dans le capital de BE Semiconductor Industries NV et est ainsi devenu le premier actionnaire de BESI.

Tessenderlo procède à l'acquisition de ses propres actions, marquant ainsi une confiance en ses capacités, après avoir enregistré des résultats semestriels solides.


DEME a enregistré de bons résultats au premier semestre 2025, malgré quelques éléments exceptionnels. 

L'EBITDA, à 464 millions d'euros, a enregistré une très forte hausse de 35 % sur un an. La marge correspondante a atteint un record de 21,9 %, « principalement grâce à l'énergie offshore ».

En même temps que les chiffres, DEME a également annoncé une augmentation des perspectives.

DEME a confirmé ses prévisions de chiffre d'affaires annuel au moins équivalent à celui de 2024, et table désormais sur une marge d'EBITDA légèrement supérieure à 20 %. Auparavant, DEME tablait sur une marge d'EBITDA au moins équivalente à celle de 2024.

Notons une baisse des projets éoliens en mer aux Etats-Unis.

The Superinvestors of Graham-and-Doddsville extraits de de Warren Buffett





Extraits clés de **« The Superinvestors of Graham-and-Doddsville »**, l’essai-mémoire de Warren Buffett (automne 1984), adapté du discours prononcé le 17 mai 1984 à Columbia Business School, à l’occasion des 50 ans de *Security Analysis* : 

  L’expérience du pile-ou-face et l’origine intellectuelle 

   Buffett commence son texte en réfutant l’idée académique selon laquelle la stratégie de Graham & Dodd serait désormais obsolète, supplantée par des marchés efficients rendant toute surperformance purement chanceuse. 
Il raconte une expérience hypothétique :
   « Imaginez que l’on fasse jouer pile-ou-face 225 millions d’Américains, et que seuls 215 aient gagné 20 fois de suite… 
Cela pourrait être attribué au hasard. Mais si ces 215 venaient du même petit village intellectuel, vous vous dirigeriez vers ce village pour comprendre ce qui les rend probables, pas chanceux. » 
  Il en conclut qu’un **nombre disproportionné d’investisseurs performants provient d’un même “village intellectuel” – Graham-and-Doddsville** : cela démontre leur approche commune, pas la simple chance. 

  Le cœur de l’approche value investing

  Buffett rappelle que tous ces investisseurs recherchent la **"marge de sécurité"** : acheter des actions à un prix largement inférieur à leur valeur intrinsèque pour minimiser les risques et maximiser les rendements.
   Il illustre ce principe par un exemple : acheter un dollar pour **0,60 \$** est plus risqué que l’acheter pour **0,40 \$**. C’est dans ce dernier cas que le risque est minimal et le potentiel de gain maximal — une **relation inverse entre risque et rendement**. 

« Le prix est ce que vous payez. La valeur est ce que vous obtenez. »

 Performances véritablement exceptionnelles 

  Buffett présente la performance de plusieurs fonds gérés par des disciples de Graham :

Investisseur / Fonds Rendements annualisés Indice de référence
Walter Schloss (1956–1984) ~21,3 % / 16,1 % S&P ~8,4 %
Tom Knapp (TBK, 1968–1983) ~20,0 % / 16,0 % DJIA ~7,0 %
Buffett Partnership (1957–1969) ~29,5 % / 23,8 % DJIA ~7,4 %
Sequoia Fund (Ruane, 1970–1984) ~18,2 % ~10,0 %
Charles Munger (1962–1975) ~19,8 % / 13,7 % DJIA ~5,0 %
Rick Guerin (Pacific Partners, 1965–1983) ~32,9 % / 23,6 % S&P ~7,8 %
Stan Perlmeter (1965–1983) ~23,0 % / 19,0 % DJIA ~7,0 %
Fonds de pension Washington Post ~21,8 % DJIA ~7,0 %
FMC Pension Fund ~17,1 % Moyenne ~12,6 %




 Indépendance des styles et cohérence de la stratégie 

 Buffett souligne que, malgré leur diversité de styles (portefeuilles concentrés ou diversifiés, grandes ou petites entreprises…), tous reposent sur la stratégie value. Ces performances exceptionnelles ne découlent pas d’une approche unique, mais d’un **autre état d’esprit partagé** : celui de l’investisseur business-thinker, pas du trader réactif. 

Les principes de Graham et Dodd

La méthode de Graham et Dodd n’est pas compliquée. La philosophie de base est que l’investissement est plus que de l’art. Il s’agit de l’application rigoureuse d’un ensemble de principes mathématiques et financiers.

Voici le cœur de cette approche :

  • Une action est une part de propriété d’une entreprise. L’investisseur doit donc penser en propriétaire d’entreprise, et non pas en spéculateur. Le marché est là pour vous servir, pas pour vous donner des leçons. Si le marché vous offre une entreprise à un prix inférieur à sa valeur intrinsèque, vous l’achetez.

  • La valeur intrinsèque. C’est la valeur réelle d’une entreprise, une mesure qui peut être estimée à travers l’analyse des flux de trésorerie (cash flows) futurs et des actifs. L’objectif est d’acheter pour un prix significativement inférieur à cette valeur.

  • La marge de sécurité (margin of safety). C’est le concept central de Graham. L’idée est que vous devez acheter une entreprise à un prix suffisamment bas par rapport à sa valeur intrinsèque pour vous protéger des erreurs de jugement et des événements défavorables.


  Conclusion – Un secret toujours valable 

 Pour conclure, Buffett reconnaît que promouvoir cette stratégie pourrait en réduire les écarts entre prix et valeur. Pourtant, cela fait 50 ans que ce “secret” existe, et malgré cela, **aucune tendance notable vers le value investing n’a émergé**. 
  Il ajoute : 
  « Il semble y avoir un pervers penchant humain pour compliquer ce qui est simple… 
Le monde académique s’éloigne de l’investissement dans la valeur, et cela continuera. Les bateaux vogueront toujours, mais la Société de la Terre Plate prospérera. 
 Ceux qui liront Graham & Dodd continueront à prospérer. » 

  En résumé 

 Warren Buffett y défend brillamment la stratégie de l'investissement dans la valeur, en montrant que plusieurs disciples de Benjamin Graham ont systématiquement surpassé le marché sur le long terme — pas par hasard, mais grâce à un cadre intellectuel et une discipline partagés.