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Kri-Kri Milk : la protéine grecque




KRI-KRI Milk Industry S.A. est cotée à la Bourse d'Athènes (ATHEX:KRI, ISIN:GRS469003024),  est une valeur de croissance avec une bonne santé financière.

Qui est Kri-Kri

  • Kri-Kri est une entreprise laitière grecque, fondée en 1954, basée à Serres (Grèce du Nord).
  • Elle produit et vend divers produits laitiers : lait, yaourts, desserts, crème glacée, etc.
  • Elle exporte ses produits dans plus de 40 pays.
  • Les exportations représentent une part significative (souvent plus de 40 %) de son chiffre d'affaires total.
  • La demande internationale pour le yaourt grec authentique est un moteur essentiel de sa forte croissance des ventes.
  • Elle possède des certifications de qualité et de sécurité alimentaire : ISO 9001:2015, ISO 22000:2018, BRC issue 9, IFS version 7.

Le vrai yaourt grec

  • Le yaourt grec est tendance
  • Seul le yaourt produit en Grèce avec du lait local peut être appelé yaourt grec.
  • S'il est produit ailleurs, il sera dénommé « yaourt à la grecque ».
  • Le vrai yaourt grec est un yaourt filtré pour en extraire le lactosérum (petit-lait), ce qui lui confère une consistance proche de celle du yaourt et du fromage, tout en préservant son goût acidulé caractéristique. Grâce à ce processus de filtration, même les yaourts sans matières grasses sont riches et crémeux.
  • Le yaourt égoutté est de plus en plus tendance, car il est plus riche en texture et plus ferme, mais aussi faible en matières grasses. Comme le filtrage élimine l'eau, les sels et les sucres dissous, il contient deux fois plus de protéines que le yaourt ordinaire, et moins de sodium, de glucides et de sucre.



1. Points forts

  • Origine maîtrisée : utilisation de lait grec (Serres), ce qui permet un contrôle de la qualité dès la base. 

  • Gamme variée : produits entiers, demi-écrémés, desserts, yaourts enfants, yaourts riches en protéines, etc. Cela permet de cibler plusieurs marchés et profils de consommateurs. 

  • Export et croissance internationale : elle ne se limite plus au marché grec, mais a une présence forte dans plusieurs pays, ce qui diversifie les risques. 

  • Engagement qualité / sécurité : normes ISO, BRC, IFS, gestion HACCP, etc. 

  • Innovation et adaptation produits : offres “haut-protéinées”, desserts faibles en gras, sans sucre ajouté, etc. 

2. Limites / défis

  • Coûts des matières premières : comme toute entreprise laitière, dépendance au prix du lait, énergie, etc. Des hausses peuvent peser sur les marges.

  • Concurrence intense : à la fois sur le marché grec (autres marques locales, importations) et à l’étranger, notamment pour les produits laitiers typiques comme le yaourt et le lait.

  • Sensibilité aux goûts / préférences locaux : les préférences pour le yaourt, le dessert, le lait changent selon les pays. L’adaptation est nécessaire (goût, texture, prix).

  • Réglementations alimentaires & sanitaires : pour les exportations, respecter normes variées selon pays, ce qui ajoute complexité.

  • Pression sur les marges : dans les produits “low-gras” ou “sans sucre ajouté”, les ingrédients spéciaux (édulcorants, ingrédients texturants) coûtent souvent plus cher.

3. Données financières & performance

  • En H1 2025, Kri-Kri a vu ses ventes augmenter d’environ 23,7 % (aux alentours de 162 millions €) par rapport à l’an-dernier. 

  • La baisse du taux de marge brute (gross margin) est due à l’augmentation des coûts du lait, de la fabrication, etc. 

  • L’entreprise mène des investissements importants pour monter en capacité, notamment dans le yaourt. 

  • Politique de dividende : par exemple, pour 2022, 0,20 € par action, pour 2023 le conseil propose 0,35 € par action, si les résultats le permettent. 

4. Impacts / facteurs externes

  • Prix de l’énergie & matières premières : inflation, coûts d’énergie, transport, emballage affectent fortement l’entreprise.

  • Demande à l’international : le yaourt grec est tendance dans de nombreux pays, ce qui aide Kri-Kri.

  • Attentes des consommateurs : produits plus sains, moins sucrés, avec bon profil nutritionnel, ingrédients naturels – cela pousse à l’innovation.

  • Réglementations environnementales : gestion des déchets, empreinte carbone, traitement des effluents laitier, etc. Kri-Kri investit déjà dans des unités de biogaz, panneaux solaires, etc.


Résumé stratégique

  • Court terme (2025-2026) : stabiliser les marges face à la hausse des coûts, renforcer les exportations européennes.

  • Moyen terme (2027-2030) : investir davantage dans la diversification et la marque propre à l’international.

  • Long terme (2030+) : viser la durabilité et l’innovation alimentaire (produits fonctionnels, probiotiques, protéines végétales).


 Données du 1er semestre / H1 2025

  • Ventes : +23,7 % par rapport à H1 2024, pour atteindre ≈ € 162 millions

  • Marge brute : environ 27,5 % (contre ~34,6 % auparavant) — forte érosion due à l’augmentation des coûts des intrants. 

  • EBIT margin (opérationnel) : ~14,3 % pour H1 2025. EBITDA margin : ~16,1 % pour H1 2025. 

  • Résultat net après impôt H1 2025 : ~ € 19,4 millions (vs ~ 26,3 M en H1 2024) — baisse liée aux marges compressées. 

  • Cash-flow libre (Free Cash Flow to Firm) H1 2025 : –€ 7,3 millions (négatif) contre –€ 3,1 millions l’an passé. 

  • Ratios de rentabilité (H1 2025) :
     • ROE ~ 13,2 % (vs ~ 20 % en H1 2024) 
     • ROA ~ 9,1 % (vs 13,9 %) 

Ces chiffres montrent une efficacité opérationnelle respectable pour une entreprise de taille moyenne dans le secteur agroalimentaire.

Hypothèses de croissance (2025-2027)

Pour bâtir une estimation de valorisation, je propose les hypothèses suivantes :

HypothèseValeur retenueJustification / remarque
Croissance du CA en 2025+20-25 %Selon la guidance de l’entreprise (objectif > 300 M) et la croissance déjà observée en H1. 
Croissance du CA 2026-2027~ 10-15 % par anAprès la phase de forte expansion, retour à une croissance plus modérée
Marge EBIT en 2025~ 14 %objectif public de management pour l’année entière. 
Marge EBIT à maturité (2027/2028)~ 15 %Si maîtrise des coûts de matières premières et économies d’échelle
Taux d’actualisation (WACC)~ 8-10 %Pour une entreprise à risque moyen dans le secteur alimentaire exportateur
Croissance terminale (g)~ 2-3 %Hypothèse modeste à long terme

Conclusion:

Kri-Kri jouit d'une croissance saine et n'a pas de dette ; sa croissance est portée par la tendance de fond de l'alimentation saine et authentique.

Jakob Fugger, l'homme le plus riche de son temps

 


Jacob Fugger par Albrecht Dürer, vers 1519..

Jakob Fugger (1459-1525), surnommé « Jakob Fugger le Riche », est considéré comme l’un des plus grands financiers de la Renaissance. Sa fortune est le résultat d’une combinaison d’innovation bancaire, de monopoles miniers et d’une proximité politique avec les puissants de son époque (notamment les Habsbourg). Voici comment il a bâti son empire :




1️⃣ Origines marchandes

  • Né à Augsbourg dans une famille de drapiers, Jakob Fugger hérite d’une entreprise commerciale déjà prospère dans le textile.

  • Il élargit très vite le commerce familial vers l’Italie (Venise, Milan), apprenant les pratiques financières modernes (lettres de change, comptabilité en partie double).

2️⃣ Banque et crédit aux souverains

  • Fugger se spécialise dans le financement des princes et du pape.

  • Il prête de l’argent contre des concessions minières, des droits de douane ou des revenus fiscaux en garantie.

  • Il devient ainsi le banquier principal des Habsbourg (Maximilien Ier, puis Charles Quint), finançant par exemple l’élection impériale de 1519.

3️⃣ Monopoles sur les mines

  • En échange de ses prêts, il obtient des droits exclusifs d’exploitation sur des mines d’argent, de cuivre et de mercure dans le Tyrol, en Hongrie et en Espagne.

  • Il contrôle une part énorme du commerce européen du cuivre et de l’argent, matières premières cruciales pour la frappe de monnaie.

4️⃣ Contrôle des flux commerciaux

  • Il organise un réseau international d’agents et de comptoirs (Augsbourg, Venise, Anvers, Lisbonne, Séville).

  • Cela lui donne accès aux métaux précieux du Nouveau Monde via l’Espagne et au commerce avec l’Orient.

5️⃣ Innovation et discipline

  • Fugger adopte des pratiques bancaires modernes : tenue de livres centralisée, lettres de crédit, diversification géographique.

  • Il insiste sur des contrats écrits, la discipline financière et la fiabilité du remboursement — une nouveauté par rapport au crédit médiéval plus informel.

6️⃣ Philanthropie stratégique

  • Avec sa fortune, il fonde la Fuggerei à Augsbourg, le plus ancien ensemble de logements sociaux du monde encore en activité.

  • Cela consolide son image et son influence locale.


Le « cœur du moteur » Fugger, ce n’était pas juste de prêter de l’argent comme un banquier classique, mais d’utiliser les prêts comme levier pour obtenir des droits sur des ressources physiques (mines, taxes, monopoles).


1️⃣ Le besoin d’argent des princes

  • Au début du XVIᵉ siècle, les souverains (comme Maximilien Ier ou Charles Quint) dépensent énormément : guerres, administration, campagnes électorales (élection impériale).

  • Les recettes fiscales ne suffisent pas et les impôts sont lents à percevoir → besoin urgent de liquidités.

2️⃣ L’offre Fugger

  • Fugger avance des sommes énormes (parfois plusieurs centaines de milliers de florins) aux princes et rois.

  • Il le fait rapidement et discrètement, là où les États médiévaux n’avaient pas de banque centrale.

3️⃣ Les garanties « en nature »

Plutôt que d’attendre un remboursement incertain en espèces, Fugger exige des contreparties tangibles :

  • Concessions minières : droits exclusifs d’extraction d’argent, cuivre, mercure.

  • Revenus futurs : taxes sur le sel, douanes, revenus ecclésiastiques.

  • Monopoles commerciaux : par exemple sur l’importation d’épices ou de métaux.

Ces concessions lui garantissent des flux réguliers pendant des années, souvent plus rentables que l’intérêt du prêt lui-même.

4️⃣ Intégration verticale

  • Fugger ne se contente pas d’un droit d’extraction ; il contrôle aussi la transformation et la vente :

    • Exploitation des mines (avec des ingénieurs et mineurs sous contrat).

    • Raffinage et transport du métal.

    • Vente sur les marchés européens via ses propres comptoirs.

Ainsi, il transforme une dette princière en monopole industriel intégré.

5️⃣ Influence politique

  • En finançant Charles Quint pour son élection impériale en 1519 (environ 850 000 florins), Fugger obtient en retour la confirmation et l’expansion de ses monopoles.

  • Cela lui permet de verrouiller son avantage compétitif face aux autres banquiers.

6️⃣ Gestion du risque

  • Les créances sur les souverains étaient risquées (banqueroutes fréquentes).

  • Les concessions minières étaient un collatéral productif qui réduisait ce risque : même si le prince ne rembourse pas, le métal sort de la mine et Fugger encaisse.


L'homme le plus riche?

Jacob Fugger est considéré comme l'un des hommes les plus riches de l'histoire, avec une fortune estimée à environ 400 milliards en valeur actuelle. 

Son empire financier gigantesque représentait environ 2 % de la richesse produite en Europe à cette époque. 





 schéma simplifié du système Fugger (flux d’argent et flux de ressources) :


📊 Tableau du mécanisme « prêt ↔ concession »

ÉtapeActeurFlux d’argentFlux de ressources / droitsRésultat pour Fugger
1. Besoin d’argentPrince / EmpereurCherche un financement rapide
2. Prêt initialFugger → Prince💰 Prêt (ex : 500 000 florins)Créance sur le souverain
3. ContrepartiePrince → FuggerConcession minière (argent, cuivre, mercure) ou revenus fiscauxGarantit des flux futurs
4. ExploitationFugger (mines, transport, vente)Investissement en infrastructureMétaux précieux, revenus réguliersMonopole et profits industriels
5. Vente & profitsFugger → Marchés européensMétaux vendus contre espècesEncaissement supérieur au prêt initial
6. Influence politiqueFugger → PrinceSoutien financier (ex : élection impériale)Confirmation des monopolesPouvoir et sécurité contractuelle

🔄 Schéma des flux (simplifié)

Fugger (Banquier)
│💰 Prêt
Prince / Empereur
│🔑 Concessions minières / Revenus fiscaux
Fugger (Exploitation mines)
│📦 Métaux précieux
Marchés européens (Anvers, Venise…)
│💰 Recettes de vente
Fugger (rembourse son prêt + marge énorme)

🔹 Idée clé :
Chaque prêt transformait Fugger en quasi-propriétaire d’un actif réel (mine, taxe, monopole).
Il combinait ainsi :

  • un revenu financier (intérêt du prêt),

  • un revenu industriel (exploitation du métal),

  • et une influence politique (garantie de ses contrats).

🔹 En résumé :

 Fugger a combiné

  • le commerce international,

  • le crédit aux souverains et

  • des monopoles miniers
    pour devenir l’homme le plus riche de son temps. À sa mort en 1525, sa fortune représentait un pourcentage colossal du PIB européen.

Fugger utilisait le crédit non pour percevoir de simples intérêts, mais pour s’approprier les flux de richesse réels d’un État (mines, taxes, monopoles).
C’est une forme précoce de financement adossé à des actifs (asset-backed lending) et d’intégration verticale, très moderne pour l’époque.


CMB.TECH après sa fusion avec Golden Ocean

 


CMB.TECH (BE0003816338 ) est sis à Anvers.

Les actions de CMB.TECH sont cotées sur Euronext Brussels et à la Bourse de New York sous le code unique 'CMBT', les deux places financières sont considérées comme principales, ainsi que sur Oslo Børs.

Historique 

Acquisition de CMB.Tech par Euronav; Euronav était à l'origine issu de CMB (Compagnie Martime Belge); voir non article sur Euronav pour plus de détails.
20 août 2025, fusion avec Golden Ocean

CMB.TECH après sa fusion avec Golden Ocean


🚢 Profil post-fusion : un géant maritime diversifié

  • Flotte combinée : Environ 250 navires, dont 89 issus de Golden Ocean. Répartition : vraquiers, pétroliers, chimiquiers, porte-conteneurs, navires offshore et portuaires.
  • Âge moyen : Seulement 6 ans, ce qui positionne CMB.TECH comme l’un des groupes les plus modernes du secteur.
  • Énergie verte : Plus d’un tiers des navires sont prêts ou équipés pour fonctionner à l’ammoniac ou à l’hydrogène, en phase avec les régulations IMO et FuelEU.
Grâce à une flotte récente et à un programme de construction ambitieux, CMB.TECH offre des options intéressantes pour passer à des carburants à faible teneur en carbone tels que l'ammoniac.

📈 Performance financière Q2 2025

Indicateur
Valeur
Évolution
Chiffre d’affaires
387,8 M USD
+54 % vs Q2 2024
EBITDA
224,1 M USD
Stable
Résultat net
–7,6 M USD
↘️ (vs +184,4 M USD en 2024)
Liquidité
388 M USD
Renforcée
Backlog
2,93 Mds USD
Solide visibilité
CAPEX engagé
1,9 Mds USD
Dont 1,6 Mds déjà financés

La perte nette s’explique par des coûts d’intégration élevés (audit, juridique, amortissements) et des pertes sur instruments financiers.

  • Notons: soit un bénéfice de 7,7 millions de dollars pour l'ancienne CMB.TECH et une perte de 50 millions pour Golden Ocean.

 


🔄 Structure de la fusion

  • Date de clôture : 20 août 2025
  • Ratio d’échange : 0,95 action CMB.TECH pour 1 action Golden Ocean
  • Répartition du capital :
    • Actionnaires CMB.TECH : 70 %
    • Actionnaires Golden Ocean : 30 %
  • Cotation : Maintien sur NYSE et Euronext Bruxelles, ajout sur Euronext Oslo Børs



🧭 Stratégie et perspectives

  • Diversification : Réduction du risque cyclique grâce à une présence multi-segments (vrac, pétrole, chimie, offshore, conteneurs).
  • Décarbonation : Engagement fort dans les carburants alternatifs (NH₃, H₂), avec des livraisons de navires dual fuel dès 2026.
  • Optimisation post-fusion :
    • Projet de cession de 34 navires non stratégiques pour 1,1 milliard USD
    • Objectif : alléger la flotte, générer du cash, et renforcer les segments à haute valeur ajoutée
Après la fusion CMB.Tech  pourrait vendre des navires non essentiels et les plus anciens, notament les Kamsarmax et les Panamax, pour une valeur de plus d'un milliard de dollars. Ce qui pourrait aider à alléger certains de ses engagements d'investissement, mais aussi ouvrir la voie au  paiements de dividendes et au rachat d'actions.
CMB.Tech  pourrait éventuellement chercher à se débarrasser de sa flotte de navires de transfert d'équipage.

Le groupe est désormais l'une des plus grandes entreprises maritimes au monde, ce qui lui confère un avantage concurrentiel.

L'entreprise est bien positionnée pour la transition énergétique du transport maritime, avec un carnet de commandes solide et une stratégie axée sur les nouvelles technologies. 

Les perspectives du marché restent favorables pour le vrac sec et les pétroliers.

Le marché semble reconnaître cette orientation, comme le montre le ratio Valeur d'Entreprise/Ventes (EV/Sales) de CMB.TECH, qui est supérieur à la médiane du secteur. Cependant, le ratio Cours/Ventes (Price-to-Sales) reste en deçà de la médiane, ce qui suggère que l'action n'est pas surévaluée par rapport à ses pairs sur une base par action. 

Le P/NAV est de 0,6 soit une décote de 40%





⚠️ Risques et points de vigilance

  • Compression des marges : Hausse des coûts d’exploitation (OPEX, commissions, amortissements).
  • Exposition au spot : Forte dépendance aux taux de fret dans le vrac et le pétrole.
  • Réussite des cessions : Trouver preneur pour les navires plus anciens dans un marché incertain.
  • Intégration opérationnelle : Harmonisation des systèmes, des équipes et des cultures d’entreprise.

🧩 Conclusion

La fusion avec Golden Ocean propulse CMB.TECH au rang de leader mondial du transport maritime diversifié, avec une flotte moderne, une stratégie verte affirmée et une solidité financière renforcée. Le défi sera d’optimiser l’exploitation, de réaliser les synergies et de gérer les risques de marché sans compromettre la performance.


Autres articles 

Fin d'été, portefeuille européen.

Une baignade à Asnières de Georges Seurat

 Depuis le début de l'année, le portefeuille avec +9% fait moins bien que son indice de référence +15,3% soit une sous-performance de -6,3%.

Ce qui est surtout dû à la surpondération des valeurs françaises ; la sous-performance de la Bourse française en raison de la crise politique n'est pas près de se résorber.

A la sous-performance de BE Semiconductor Industries NV qui est la plus grosse valeur du portefeuille qui a baissé par sympathie pour son compatriote ASML et l'IA, de Ferrari la 3è position la plus importante lié au secteur du luxe et de l'automobile, d' Invibes Advertising impacté par la crise française, ou encore de Anheuser-Busch InBev

Depuis l'arrivée de Trump au pouvoir, les marchés européens ont connu une évolution notable, influencée par divers facteurs macroéconomiques et géopolitiques. Cela témoigne d'une certaine résilience malgré les incertitudes.

La situation en Ukraine et les relations commerciales avec les États-Unis restent un défi, notamment en raison des politiques protectionnistes et interventionnistes de Trump, ainsi que de ses tarifs douaniers.

Cependant, l'impact direct sur l'économie européenne est limité, car les exportations vers les États-Unis ne représentent qu'une faible part du PIB européen.

Les menaces tarifaires de l'administration Trump ont incité l'Union européenne à renforcer son autonomie économique et militaire.

La progression des Bourses européennes témoigne d'un regain d'intérêt des investisseurs pour les actions européennes, perçues comme sous-évaluées par rapport à leurs homologues américaines. Une partie de l'argent qui quitte les bourses américaines se dirige vers l'Europe.

On observe également un regain d’intérêt pour les petites et moyennes capitalisations, moins pour les grandes.



Actualité du portefeuille

Mouvements

Fusion de CMB.TECH avec Golden Ocean

La fusion de Cmb.Tech avec Golden Ocean est effective depuis le 20 août avec une flotte de 251 navires pour une valeur de plus de 11 milliards de dollars. 

Après la fusion, CMB pourrait vendre des navires non essentiels et les plus anciens, notamment des Kamsarmax et des Panamax, pour une valeur de plus d'un milliard de dollars. Cette opération pourrait permettre d'alléger certains des engagements d'investissement de l'entreprise, mais aussi d'ouvrir la voie au paiement de dividendes et au rachat d'actions.

CMB.Tech pourrait également envisager de se séparer de sa flotte de navires de transfert d'équipage.


Prosus NV commence à vendre sa participation de 4 milliards de dollars dans la société chinoise Meituan. après que le livreur chinois de repas a annoncé son intention d'étendre ses activités sur plusieurs marchés où Prosus est présent, comme le Brésil.


- Applied Materials a annoncé une prise de participation de 9 % dans le capital de BE Semiconductor Industries NV et est ainsi devenu le premier actionnaire de BESI.

Tessenderlo procède à l'acquisition de ses propres actions, marquant ainsi une confiance en ses capacités, après avoir enregistré des résultats semestriels solides.


DEME a enregistré de bons résultats au premier semestre 2025, malgré quelques éléments exceptionnels. 

L'EBITDA, à 464 millions d'euros, a enregistré une très forte hausse de 35 % sur un an. La marge correspondante a atteint un record de 21,9 %, « principalement grâce à l'énergie offshore ».

En même temps que les chiffres, DEME a également annoncé une augmentation des perspectives.

DEME a confirmé ses prévisions de chiffre d'affaires annuel au moins équivalent à celui de 2024, et table désormais sur une marge d'EBITDA légèrement supérieure à 20 %. Auparavant, DEME tablait sur une marge d'EBITDA au moins équivalente à celle de 2024.

Notons une baisse des projets éoliens en mer aux Etats-Unis.

The Superinvestors of Graham-and-Doddsville extraits de de Warren Buffett





Extraits clés de **« The Superinvestors of Graham-and-Doddsville »**, l’essai-mémoire de Warren Buffett (automne 1984), adapté du discours prononcé le 17 mai 1984 à Columbia Business School, à l’occasion des 50 ans de *Security Analysis* : 

  L’expérience du pile-ou-face et l’origine intellectuelle 

   Buffett commence son texte en réfutant l’idée académique selon laquelle la stratégie de Graham & Dodd serait désormais obsolète, supplantée par des marchés efficients rendant toute surperformance purement chanceuse. 
Il raconte une expérience hypothétique :
   « Imaginez que l’on fasse jouer pile-ou-face 225 millions d’Américains, et que seuls 215 aient gagné 20 fois de suite… 
Cela pourrait être attribué au hasard. Mais si ces 215 venaient du même petit village intellectuel, vous vous dirigeriez vers ce village pour comprendre ce qui les rend probables, pas chanceux. » 
  Il en conclut qu’un **nombre disproportionné d’investisseurs performants provient d’un même “village intellectuel” – Graham-and-Doddsville** : cela démontre leur approche commune, pas la simple chance. 

  Le cœur de l’approche value investing

  Buffett rappelle que tous ces investisseurs recherchent la **"marge de sécurité"** : acheter des actions à un prix largement inférieur à leur valeur intrinsèque pour minimiser les risques et maximiser les rendements.
   Il illustre ce principe par un exemple : acheter un dollar pour **0,60 \$** est plus risqué que l’acheter pour **0,40 \$**. C’est dans ce dernier cas que le risque est minimal et le potentiel de gain maximal — une **relation inverse entre risque et rendement**. 

« Le prix est ce que vous payez. La valeur est ce que vous obtenez. »

 Performances véritablement exceptionnelles 

  Buffett présente la performance de plusieurs fonds gérés par des disciples de Graham :

Investisseur / Fonds Rendements annualisés Indice de référence
Walter Schloss (1956–1984) ~21,3 % / 16,1 % S&P ~8,4 %
Tom Knapp (TBK, 1968–1983) ~20,0 % / 16,0 % DJIA ~7,0 %
Buffett Partnership (1957–1969) ~29,5 % / 23,8 % DJIA ~7,4 %
Sequoia Fund (Ruane, 1970–1984) ~18,2 % ~10,0 %
Charles Munger (1962–1975) ~19,8 % / 13,7 % DJIA ~5,0 %
Rick Guerin (Pacific Partners, 1965–1983) ~32,9 % / 23,6 % S&P ~7,8 %
Stan Perlmeter (1965–1983) ~23,0 % / 19,0 % DJIA ~7,0 %
Fonds de pension Washington Post ~21,8 % DJIA ~7,0 %
FMC Pension Fund ~17,1 % Moyenne ~12,6 %




 Indépendance des styles et cohérence de la stratégie 

 Buffett souligne que, malgré leur diversité de styles (portefeuilles concentrés ou diversifiés, grandes ou petites entreprises…), tous reposent sur la stratégie value. Ces performances exceptionnelles ne découlent pas d’une approche unique, mais d’un **autre état d’esprit partagé** : celui de l’investisseur business-thinker, pas du trader réactif. 

Les principes de Graham et Dodd

La méthode de Graham et Dodd n’est pas compliquée. La philosophie de base est que l’investissement est plus que de l’art. Il s’agit de l’application rigoureuse d’un ensemble de principes mathématiques et financiers.

Voici le cœur de cette approche :

  • Une action est une part de propriété d’une entreprise. L’investisseur doit donc penser en propriétaire d’entreprise, et non pas en spéculateur. Le marché est là pour vous servir, pas pour vous donner des leçons. Si le marché vous offre une entreprise à un prix inférieur à sa valeur intrinsèque, vous l’achetez.

  • La valeur intrinsèque. C’est la valeur réelle d’une entreprise, une mesure qui peut être estimée à travers l’analyse des flux de trésorerie (cash flows) futurs et des actifs. L’objectif est d’acheter pour un prix significativement inférieur à cette valeur.

  • La marge de sécurité (margin of safety). C’est le concept central de Graham. L’idée est que vous devez acheter une entreprise à un prix suffisamment bas par rapport à sa valeur intrinsèque pour vous protéger des erreurs de jugement et des événements défavorables.


  Conclusion – Un secret toujours valable 

 Pour conclure, Buffett reconnaît que promouvoir cette stratégie pourrait en réduire les écarts entre prix et valeur. Pourtant, cela fait 50 ans que ce “secret” existe, et malgré cela, **aucune tendance notable vers le value investing n’a émergé**. 
  Il ajoute : 
  « Il semble y avoir un pervers penchant humain pour compliquer ce qui est simple… 
Le monde académique s’éloigne de l’investissement dans la valeur, et cela continuera. Les bateaux vogueront toujours, mais la Société de la Terre Plate prospérera. 
 Ceux qui liront Graham & Dodd continueront à prospérer. » 

  En résumé 

 Warren Buffett y défend brillamment la stratégie de l'investissement dans la valeur, en montrant que plusieurs disciples de Benjamin Graham ont systématiquement surpassé le marché sur le long terme — pas par hasard, mais grâce à un cadre intellectuel et une discipline partagés. 

François Rochon, investisseur patient (QPR)

Le Bassin aux Nymphéas - Claude Monet

 
François Rochon, gestionnaire de portefeuille québécois et président de la firme Giverny Capital, est connu pour sa philosophie d’investissement long terme inspirée des plus grands investisseurs comme Warren BuffettCharlie MungerBenjamin GrahamJohn TempletonPeter Lynch ou Philip Fisher 


🧠 Philosophie d’investissement de François Rochon

1. 🎯 Investissement dans la qualité à long terme

  • Il recherche des entreprises exceptionnelles qu’il peut garder 10, 20, voire 30 ans.

  • Le style est qualifié de « qualité à prix raisonnable » (QPR) plutôt que strictement « value » ou « growth ».

  • Il évite les spéculations à court terme ou les effets de mode.


🔍 Critères de sélection des actions

1. 💡 Compréhension du modèle d’affaires

  • Il investit seulement dans des entreprises qu’il comprend bien.

  • Il privilégie les modèles d'affaires simples, prévisibles et bien établis.

2. 📈 Croissance durable des bénéfices

  • L’entreprise doit générer une croissance régulière du bénéfice par action (BPA).

  • Il aime les sociétés qui peuvent réinvestir leur capital à des rendements élevés.

3. 🏰 Avantage concurrentiel durable (moat)

  • Recherche d’un « fossé économique », comme une marque forte, des brevets, des effets de réseau ou des coûts de changement élevés.

4. 💰 Rentabilité élevée du capital investi

  • Un ROE (Return on Equity) et/ou un ROIC (Return on Invested Capital) élevé est un critère central.

5. ⚖️ Solide bilan financier

  • Faible endettement, bonne génération de flux de trésorerie.

  • La robustesse financière est cruciale pour traverser les crises.

6. 👨‍💼 Qualité de la direction

  • Il accorde une importance majeure à l'intégrité, la compétence et la vision à long terme des dirigeants.

  • Il aime les entreprises dirigées par leurs fondateurs ou ayant une culture d’entreprise forte.


📊 Méthodes d’évaluation

  • Il n’achète pas à n’importe quel prix : une bonne entreprise doit être raisonnablement valorisée.

  • Utilisation de modèles d’actualisation des flux de trésorerie (DCF) ou de comparables.

  • Il attend patiemment une opportunité si l’action est trop chère.


🧾Portefeuille Rochon Global : rendements depuis le 1er juillet 1993

Principalement, des entreprises nord-américaines, peu cycliques, très rentables et bien gérées.

🧘‍♂️ Ses devises :

« Investir, c’est comme jardiner. Il faut choisir les bonnes graines, bien les planter, les arroser… et attendre patiemment. »

 "On gagne de l'argent en attendant, pas en achetant ou en vendant."

"Le fait que beaucoup de gens fassent la même chose ne rend pas cette chose juste ou intelligente." 

"L'apprentissage est un processus continu. Le marché est un grand professeur."
"L'humilité est essentielle. Il faut admettre ses erreurs et apprendre d'elles."



En somme, François Rochon est un adepte du value investing de qualité, combinant la recherche d'entreprises exceptionnelles avec une discipline stricte sur le prix d'achat et une vision à très long terme. Son succès repose sur sa capacité à identifier des entreprises qui peuvent prospérer pendant des décennies. 



Sélection de valeurs européennes répondant aux critères de F. Ronchon

  • Croissance du Résultat Net et du Flux de Trésorerie Disponible à 5 ans d’au moins 8%
  • ROE et ROIC d’au moins 15%
  • DTE (Debt to Equity) de moins de 75% et DTI (Debt to Income) inférieur à 4
  • Croissance du nombre d’actions - 5 ans (%) de moins de 5%
  • PER inférieur à 25
Auxquelles j’ai ajouté
  • Beneish M-score inférieur à -1.78
  • Momentum positif
Nom de l'entrepriseCroissance du Résultat Net - 5 ansCroissance du Flux de Trésorerie Disponible - 5 ansROE (Return On Equity)ROIC (Return On Invested Capital)DTE (Debt to Equity)DTI (Debt to Income)PER
Buzzi Unicem S,p,A,19,568,7524,4119,089,200,385,42
Serabi Gold PLC48,6516,6228,1528,995,710,206,21
Mostostal Zabrze - Holding SA43,6959,3117,9824,170,100,016,26
FORIS AG23,98158,9317,5116,293,720,216,73
International Consolidated Airlines Group S,A,9,7645,9557,8017,7856,320,976,77
Richter Gedeon Vegyészeti Gyár Nyilvánosan Muködo Rt,38,3932,9819,6118,011,670,097,78
Colefax Group8,6316,5018,6815,1211,560,628,51
Supreme PLC23,3036,0438,6740,8321,590,569,32
Nicolas Correa SA11,2212,3417,3119,725,110,3010,04
Societe LDC SA15,4149,0915,3217,1419,961,3010,29
Decora SA26,2320,0823,5924,1822,670,9610,52
Dom Development S,A,17,3219,0333,7032,5027,600,8210,77
X Trade Brokers Dom Maklerski SA71,5480,2745,9846,681,690,0410,98
Voyageurs du Monde SA18,5810,8428,5426,9266,452,3312,10
NCC AB (publ)12,4713,1519,8816,3919,550,9812,24
PLAYWAY SA14,3931,1943,7836,280,420,0112,70
Morgan Sindall Group PLC13,0926,9121,6724,8711,500,5313,99
Per Aarsleff Holding A/S17,4919,4917,1215,0636,222,1214,57
Konecranes Plc35,3826,1723,1322,1827,011,1714,68
LPP S,A,29,1628,5534,8741,073,430,1015,16
Kid ASA13,909,0026,8823,5631,921,1916,16
Computacenter PLC10,9419,5319,4430,075,390,2816,94
Intercede Group62,7259,9751,8340,521,250,0217,05
MS INTERNATIONAL plc24,7131,1125,7130,680,740,0317,11
NOTE AB21,8745,8515,5917,7938,542,4717,67
Europris ASA17,409,1918,5117,6025,071,3518,42
Spyrosoft S,A,47,5676,8633,4825,4524,150,7218,92
OVB Holding AG11,7813,9945,7024,1810,910,6720,00
Grupa Pracuj S,A,10,2312,9247,9745,3833,310,6920,95
ZEAL Network SE109,1270,4845675,0017,6833,821,8721,04
Clas Ohlson AB (publ)48,0168,3540,5634,3522,690,5621,45
Moncler S,p,A,12,2612,3519,1520,4326,691,3922,04
DO & CO Aktiengesellschaft20,1951,1445777,0039,4519,250,6322,47
Indra A17,9944,0621,9130,0040,761,8623,01